Le lycée au jour le jour

Des idées lectures en attendant le printemps : le compte-rendu du club lecture

Par OLIVIER DINH, publié le vendredi 18 mars 2022 08:58 - Mis à jour le mardi 22 mars 2022 08:32
books-4287208_1920_pixabay_stine86_Engel.jpg
Le club lecture s'est réuni le 15 mars dernier ! Nous étions neuf à partager nos découvertes les plus récentes ou nos coups de cœur. Les voici...

   René Barjavel, La nuit des temps (par Marie Trouche-Estival) : La nuit des temps, paru en 1968, est considéré à juste titre comme un classique. Roman de science-fiction, il est aussi le récit d’histoires d’amour impossibles ou contrariées. Le beau personnage d’Eléa, jeune femme sauvée du passé, y occupe une place centrale et déterminante. En arrière-plan, La nuit des temps se lit comme une critique sociale et une dénonciation de la guerre totale et destructrice, comme un écho tragique de l’époque où nous vivons. A découvrir, si vous n’avez pas eu la chance de le lire encore.

 

   Gustave Flaubert, Salammbô, (par Ethan Merlet) : Salammbô apparaît comme une incursion de Flaubert à la fois dans le roman historique (même si la réalité historique y est parfois malmenée) et oriental. A une époque où l’Orient, de Fez à Istambul, faisait rêver les Européens, Flaubert choisit comme toile de fond les guerres puniques, opposant Rome à Carthage au IIIème siècle avant notre ère. Parallèlement à la fresque épique, il narre les amours de Salammbô, fille du général Hamilcar et de Mâtho le Lybien, un mercenaire à la solde des Carthaginois. Pamphlet contre la guerre et contre la folie humaine, roman de l’émancipation d’une femme, Salammbô est une œuvre à part dans la bibliographie de Flaubert, et à découvrir absolument.

 

   Robert Louis Stevenson, L’étrange cas du Dr. Jekyll et de Mr. Hyde  (par Elena Lautrec) : derrière le Dr. Jekyll, pétri d’humanité et de bienveillance, se cache son double maléfique, Mr. Hyde. Le premier mettra au point une potion pour séparer ces deux aspects de sa personnalité qui coexistent en lui. Il y aura désormais le respectable docteur Jekyll et le difforme Mr. Hyde, un être qui s’avère de plus en plus malfaisant et dangereux. Ce célèbre roman nous interroge aussi bien sur les cas de dédoublement de la personnalité, que l’on commence à découvrir et à explorer au 19ème siècle, que sur le rapport que chacun d’entre nous entretient avec la morale et  la face obscure de notre conscience. Une interrogation intemporelle.

 

   Ernest Callenbach, Ecotopia (par Elie Reynaud) : nous sommes aux Etats-Unis, en une période indéterminée. Trois Etats, ceux situés les plus à l'Ouest, ont fait sécession,, la Californie, l’Oregon et celui de Washington pour vivre de manière écologique, où l’on travaille 20 heures par semaine tout en promouvant la paix, tandis que le reste du pays s’enfonce dans une politique néo-libérale. Un jour arrive un journaliste venu du monde capitaliste pour faire un reportage sur ce territoire indépendant. Paru en 1975, le roman apparaît comme se faisant l’écho des utopies hippies des années 60, particulièrement vivaces en Californie. Ecotopia offre une vision d’une société alternative et nous surprend par son actualité brûlante.

 

   Collleen Hoover, Jamais plus (par Cléo Pion) : Lily a grandi entre un père alcoolique et une mère battue, qui est pourtant toujours restée auprès de son mari violent. A sa majorité, et après avoir réussi à s’extraire de ce milieu familial douloureux et oppressant, Lily prend son indépendance et va entamer une liaison avec un homme. Mais les choses ne prennent pas la tournure attendue… Un roman traitant du thème des violences conjugales avec finesse, et un récit bien mené.

 

   James Dashner, Le Jeu du Maître (par Juliette Dusserre) : dans cette trilogie, on suit trois amis qui jouent aux jeu vidéo et décident d’intégrer le « VirNet », univers numérique parallèle mais dont les conséquences peuvent être ressenties dans la vie réelle. Un roman troublant et addictif, qui interroge sur les rapports entre la réalité matérielle et la réalité réelle. Par l’auteur du Labyrinthe.

 

 

   Cécile Coulon, Seuls en sa demeure (par Olivier Dinh) : Avec Seuls en sa demeure, Cécile Coulon aborde le genre du roman « gothique » qui avait fureur en Angleterre entre le 18ème et le 19ème siècle. C’est d’ailleurs au 19ème que se situe l’intrigue, dans un manoir aux allures britanniques, entouré d’une inquiétante forêt. C’est là qu’arrive une jeune mariée, que le propriétaire a épousée en secondes noces, des noces arrangées, comme cela se pratiquait beaucoup alors en France, dans certaines classes sociales. La jeune femme ne tarde pas à apprendre que la première épouse est morte peu de temps après son mariage… Une romancière qui confirme ici son talent pour l'art du récit et le sens du suspens.

 

   Clara Dupont-Monod, S’adapter (par Nadine Eychenne) : Une famille de trois enfants, dont un « inadapté », et bientôt suivi d'un quatrième. L’originalité du récit de Clara Dupont-Monod est de varier les points de vue, de faire entendre celui de l’aîné, celui de la cadette, qui ne vivent pas de la manière l’existence de cet autre enfant handicapé. Mais c’est aussi de faire entendre, de temps à autre, les pierres de la maison cévenole prendre le relais de la narration. La nature y tient aussi une place essentielle. Un beau roman, traitant d’un thème sensible, avec finesse et en-dehors des sentiers battus.

 

   Jean-François Parot, L’énigme des Blancs-Manteaux (par Antigone Longelin) : Paris, 1761. Le breton Nicolas Le Floch arrive à Paris pour travailler sous les ordres du lieutenant général de police, M. de Sartine. Mais le commissaire Lardin, chez qui il est hébergé, rue des Blancs-Manteaux, disparaît… En menant l’enquête, Nicolas va s’initier au métier de policier tout en faisant la démonstration de ses talents d’enquêteur hors pair. A travers ce roman policier de facture classique (sur le modèle du whodunnit) et haletant, le lecteur se plonge dans le Paris de l’époque comme s’il y était et c’est l’autre grand plaisir que procure ce premier volume de la série.